Mes vadrouilleurs me posent souvent des questions sur le système scolaire danois. Alors voici un petit tour d’horizon pour savoir comment se passe l’école au Danemark.
Le système éducatif global
Le Danemark possède des « folkeskole » – littéralement « écoles du peuple ». Ce sont les écoles publiques, financées par les impôts, qui sont gratuites. Il existe également des écoles privées payantes, qui adoptent des pédagogies spécifiques, suivent une ligne religieuse, ou offrent une éducation bilingue (les écoles internationales).
En terme de rythme scolaire, chaque municipalité décide de la norme. En majorité, les enfants vont à l’école de 8h à 15h. Les petits finissent à 13h30, et peuvent ensuite rester jusqu’à 17h à la garderie. Les écoles ont environ 5 semaines de vacances en été, 2 semaines pour Noël, une à Pâques et une en automne pour la semaine « des patates ».
Les classes du cycle primaire comportent 20 élèves. Il n’y a pas d’uniforme à l’école au Danemark dans le système publique.
Il n’y a pas de cantine dans les écoles danoises ! Les enfants doivent apporter leur gamelle.
Le parcours scolaire
L’école au Danemark est obligatoire à partir de 6 ans et jusqu’à 16 ans. Cela peut sembler tardif, mais en réalité la grande majorité des enfants intègrent des jardins d’enfants et des structures collectives dès tout petit. On rentre au jardin d’enfant à 3 ans pile : que ce soit Septembre, Janvier ou Avril !
A 6 ans, le cycle primaire commence et se poursuit sur le début du cycle secondaire jusqu’à 16 ans. Un élève va donc généralement rester dans le même établissement scolaire pendant 10 ans… Et avec la même classe ! Cela favorise la confiance et le sentiment de sécurité – plus facile alors de s’exprimer et d’oser essayer de nouvelles choses. Par contre, chaque classe aura différents enseignants selon les matières, dès tout petit.
Après ce premier cycle, les élèves passent un test national pour les aider à déterminer la suite de leur parcours. Deux voies s’offrent alors :
- Un « gymnase« , pour préparer l’université en 3 ans. L’équivalent de notre lycée, qui est lui aussi sanctioné par un examen.
- Une école professionnelle pour se former à une profession. Le cursus dure de 3 à 4 ans. 25% des jeunes de 15 à 25 ans sont dans une formation professionnelle au Danemark. Cette voie est aussi valorisée que la voie universitaire.
Une troisième option est possible, l’ »efterskole » – une sorte d’année de césure dans un établissement en internat, avec des enseignements additionnels de sport et d’art, qui permettent de faire le point sur ses envies.
Lorsque les élèves poursuivent à l’université, une bourse universelle pour les étudiants à temps plein de 800€ est financée par le gouvernement. Le parcours suit les programmes européens Licence / Master / Doctorat. Le Danemark possède 8 universités.
Il existe également la possibilité d’intégrer une « université populaire » ou « folkehøjskoler« . Ces écoles viennent du grand pédagogue Grundvigt, qui considérait que l’éducation est avant tout culturelle et humaine, une ouverture à laquelle tous les individus doivent avoir accès (même à la campagne). Ce sont des écoles en internat pour des cours avec des thématiques totalement diverses et variées. Les sessions durent de quelques semaines à plusieurs mois ! Elles sont souvent fréquentés par des jeunes adultes ou au contraire par des adultes de 50 ans et plus. Aucune exigence académique n’est requise pour l’admission, aucun diplôme n’est délivré et les écoles sont en partie financées par l’état.
Les particularités
Au Danemark, le gouvernement a beaucoup misé sur l’éducation de la population danoise. On pourrait presque dire que l’éducation est un devoir !
L’approche pédagogique est très pratique – avec beaucoup de sorties dans les petites classes, des cours de cuisines… – et centrée sur la résolution de problèmes. Le travail de groupe est très important, avec un focus sur la démocratie participative. Cet aspect se retrouve dans la culture et la société danoise par la suite, tout comme dans la culture du travail, où chacun participe et où l’on favorise le consensus. On peut certainement mentionner l’impact encore tangible dans ce système du courant de l’apprentissage mutuel. Ce courant prônait une pédagogie active et coopérative, où les élèves sont aussi professeurs pour les classes de niveaux inférieurs.
Les compétences psychosociales telles que la confiance en soi, l’empathie, le sentiment de compétences sont des axes de travail transversaux.
Avant 14 ans, il n’y a pas de système de notes ou de comparaisons. Le redoublement n’existe pas. On ne perçoit pas dans le système danois, l’urgence et la nécessité de faire un « parcours sans faute » et finir d’une traite sa formation. D’ailleurs, les reconversions sont très fréquentes ici. Reprendre un formation est quelque chose de commun au Danemark, avec un grand nombre d’écoles pour adultes sur le territoire. Environ un tiers des danois sont dans un parcours de formation continue ! C’est un investissement important pour le pays, dans une optique de maintenir une force de travail qualifiée. Une partie est donc financée par l’état, certaine par les entreprises également.
Etant donné que le Danemark est une monarchie constitutionnelle, le pays a une religion officielle. Ainsi les écoles publiques ont des cours de religion dans leur cursus, mais qui ne sont pas obligatoires.
A l’image de la société danoise, l’école au Danemark est moins formel que chez nous : on appelle ses enseignants par leur prénom par exemple.
Sources
- Anastasia Marcellin – Au Danemark, un système éducatif exemplaire mais loin d’être infaillible (6/06/2019). Slate
- Ministère des affaires étrangères du Danemark – Lifelong Education (sans date). Denmark.dk
- Frédéric Rauser – L’éducation au Danemark (09/2004). Revue Internationale d’éducation de Sèvres
