Faire visiter une ville c’est avant tout un partage ! Partage de connaissances, partage d’expériences, et partage de curiosité. Je suis bien loin de tout savoir sur le Danemark et Copenhague. D’ailleurs plus j’en apprends, plus je me réjouis de tout ce qu’il me reste à découvrir !
Alors lorsque des invités me posent des questions inattendues, voire atypiques, il faut que j’y réponde !
Comment sont chauffés les bâtiments sur Copenhague ?
Copenhague est une ville scandinave avec un climat océanique. C’est à dire qu’il ne fait pas si froid en hiver. Mais on enregistre tout de même une température moyenne de 0°c en hiver de nos jours. Alors évidemment, la question du chauffage est essentielle ! Remontons d’abord un peu dans le temps pour comprendre le système de chauffage de la ville.
En 1903, le quartier de Frederiksberg à l’ouest du centre, est en difficulté avec la gestion des déchets car toutes les zones de décharges sont pleines due à la grande production de déchets du quartier. Les administrations s’inspirent alors d’une méthode déjà utilisé par la ville d’Hambourg : incinérer les détritus et utiliser l’énergie ainsi créée pour chauffer les habitations. Le chauffage se fait donc à travers des canalisations d’eau, chauffée par les processus industriels de la ville. On pense donc à notre très célèbre Copenhill – la colline de Copenhague. Incinérateur de la ville, transformé grace à un projet architectural en zone de loisir (piste de ski, mur d’escalade, petite pente de randonnée vers un bar en terrasse).
Ce chauffage urbain permet de réduire les émission de CO2 de 20%, et est également économique. Ce processus vertueux séduira le reste des quartiers de la ville mais la transition sera longue : en 1970 les infrastructures construites permettent de relier seulement 30% des habitations de la capitale. Mais en 1970, survient un évènement qui accélère les choses : le choc pétrolier et l’embargo sur le pétrole ! Le Danemark importait jusqu’alors la totalité de son carburant. Des choix s’imposent. Alors qu’en parallèle on décide d’investir dans les infrastructures cyclables, le pays adopte un décret de « Planification de la chaleur ». Les frais de construction et d’installation d’infrastructures doivent être pris en charge par les villes, pour permettre une égalité des citoyens face à l’accès au chauffage et une efficacité de l’application de la loi. Dernièrement, dans le même ordre d’idée, les prix sont gelés.
Aujourd’hui 64% des maisons danoises sont connectées à un système de chauffage urbain. Ce dernier reste cependant plus adaptés aux villes, car la densité de la population rentabilise le coût d’installation des infrastructures.
Le système copenhaguois est le plus grand au monde, avec un système de production qui s’étend à 50 km autour de la ville, 4 système interconnectés pour 50 millions de mètres carrés au sol chauffés – soit 425 000 foyers.
La ville de Copenhague fait partie du groupement C40, collectif de maires des grandes villes du monde qui s’engagent pour le changement climatique. Ainsi depuis 2010, l’objectif de rendre le chauffage moins néfaste pour l’environnement a poussé la ville à changer le charbon utilisée par les usines électriques par des granules de bois. La production est également diversifiée avec l’utilisation de puits géothermiques, et de pompes à chaleur qui vont capter l’énergie et la chaleur produite par le traitement des eaux usées et des champs d’éoliennes. L’objectif en 2030 : être neutre en carbone, en passant des énergies fossile à la biomasse pour l’alimentation électrique de Copenhague !
Sources
Apolitical- « Le système de chauffage de quartier de Copenhague réduit les émissions de carbone de 20% », par Anoush Darabi. 29/05/2018. A lire ici.
DHCNews – « Copenhague : un réseau de chaleur exemplaire ? ». 3/12/2015. A lire ici.
C40 – « Cities100 : Copenhague – Chauffage neutre en carbone ». Lire le projet ici. Le site est super intéressant.